L’été est déjà installé. Un appel au repos bien mérité, mais pas pour tout le monde, et ce, pour des tas de « bonnes » raisons : garder une permanence, un service commercial toujours prêt, un(e) jeune recru(e) sans les congés payés encore complètement payés, ceux qui préfèrent les vacances décalées, ceux qui gardent leurs jours pour un projet, le pic de travail de l’année… De toutes ces raisons, juillet et août sont aussi les mois de ceux qui veillent, restent ! Durant ces deux mois, il flotte dans l’air, comme une plus grande légèreté, même, si on est au travail. Comment cela peut-il se traduire ? Du fait des jours plus longs, une propension à plus vivre dehors, une plus grande clarté, les collaborateurs vont volontairement parfois même involontairement changer leurs habitudes, leurs visions des choses, oser, s’interroger… Profiter d’un certain lâcher-prise qui peut être insufflé par les managers, la direction, ou les salariés eux-mêmes, tant au niveau de l’organisation du travail, que des relations entre collaborateurs ou encore la gestion personnelle du travail. Il est dit, paraît-il que « Le soleil ne se lève que pour celui qui va à sa rencontre » (Henri Le Saux)
L’occasion de rencontrer ses homologues, confrères, consoeurs de son entreprise que l’on côtoie sans vraiment connaitre… Un moment pour échanger sur le premier semestre écoulé mais aussi, pour, tout simplement aussi apprendre à se connaître un peu mieux. D’un point de vue team-building, il s’agit « de renforcer la cohésion entre les membres d’une équipe et de créer un environnement favorable à son travail. À travers des activités de jeux de management, de formations expérientielles, d’activités sportives, culturelles, artistiques ou créatives, de nombreuses valeurs peuvent être mises en exergue. » François Proust, Docteur en anthropologie et consultant en management, énonce l’idée stimulante que « quand un cadre rencontre un cadre, ils se comparent ». (« Maximes à l’usage des dirigés et de leurs dirigeants »). Cette approche laisse présager des répercussions pouvant aller au-delà de la simple période estivale. La stimulation par l’échange et la comparaison voire la confrontation dans le sens de la construction. Un simple moment en terrasse, la proposition d’un concours de cocktail peuvent à leur façon faire croître l’esprit d’équipe au sein de l’entreprise. Ce qui peut être amusant de noter, pour ceux qui l’ont expérimenté, c’est que souvent à cette époque, se crée un « club » de ceux « qui sont restés au bureau cet été » pouvant paradoxalement exclure, un temps, ceux qui sont partis en vacances et qui n’ont pas participé à toutes ces « team-building » estivaux. Un petit rééquilibrage de rentrée est souvent au programme comme par exemple « un team-building spéciale rentrée ? »
Parce que, « l’espace, c’est le luxe absolu* », explorer de nouveaux lieux dans l’entreprise qui permet, toute à la fois, de se sentir ailleurs, mais aussi de découvrir de nouvelles expériences est une manière d’aborder son travail en été. Qu’apportent ces déplacements en dehors d’un bureau attitré ? Tout d’abord du changement, et c’est bien connu, le changement attire beaucoup parce qu’il promet la découverte de surprises, de nouveaux intérêts, rencontres, … Une nouvelle façon de découvrir son espace de travail sans bouger. Un peu, comme ceux qui refont leur intérieur au lieu de déménager. Cela donne un nouvel élan, sans pour autant changer, en l’occurrence ici, de travail. Juste de découvrir, de nouvelles perspectives. Et parfois, cela peut tout changer ! Cette approche, autre qu’irrationnelle répond à une véritable tendance dans l’organisation du travail : le nomadisme des salariés pour lesquels aucun bureau ne pourrait être dédié exclusivement. Cette approche permet de donner aux collaborateurs la possibilité d’organiser leur journée en fonction de leurs tâches et de trouver le lieu dans leur espace de travail le mieux adapté. Cela peut être, dans une cour pour écrire un rapport, avec pourquoi pas un casque sur la tête pour cause de bruit, mais aussi trouver une salle de réunion pour un meeting avec d’autres collaborateurs, ou encore ne pas vouloir s’asseoir et s’installer en position debout-assise… Une nouvelle flexibilité que les collaborateurs peuvent expérimenter le temps d’un été ! Et pourquoi pas l’adopter à la rentrée !
* Bertrand Lavier
L’été est la saison de l’expérience et de l’expérimentation. L’empirisme est à la base de tellement d’innovations, que le laisser de côté, peut apparaître comme une erreur dans le processus de la croissance de l’entreprise. A la « Belle Époque », n’était-ce pas le temps des découvertes, des innovations, qui prenaient leur « espace », aussi, le temps des deux mois de l’été ? Un moment privilégié pour faire d’autres choses, ou la même chose mais différemment, tout en se donnant le temps d’expérimenter comme un jeu sans enjeu, juste pour de nouvelles brillances. « L’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos et qui n’éclaire jamais que le chemin parcouru » Confucius. Bon été !