« Être au travail comme chez soi ! » Combien de fois maintenant ce leitmotiv revient et initie l’aménagement des espaces de travail et des bureaux professionnels. Plus qu’une idée, plus qu’une mode, un nouvel art non pas de vie mais de travail ! De cette envie d’être au confort sur son lieu de travail apporte une nouvelle dimension aux relations entre collaborateurs et salariés mais aussi son rapport à la hiérarchie, en d’autres termes au management de l’entreprise. La verticalité perd de son sens au regard de la « souplesse » des lieux. Celui-ci peut devenir plus informel. Un nouveau rapport à l’organisation du travail qui s’enroule autour de projets et d’échanges, non plus linéaire mais croisé, pouvant se structurer et se moduler en rapport avec les objectifs du jour, de la semaine, du mois… En quoi, le management en est-il modifié et comment ces nouveaux espaces dits collaboratifs ont ils une influence sur son organisation ?
Pour beaucoup de managers, c’est une inconnue à géométrie très variable. En effet, cela demande une adaptation voire une modification de comportement ; il s’agit de laisser les collaborateurs de continuer à travailler non intra muros mais en dehors de l’entreprise ou les deux. Au mieux à leur domicile sinon dans espaces dits « tiers ». Et de favoriser non pas les « points de contrôle » selon les règles intra muros mais plutôt de mettre en place des points de contrôle non attachés à l’espace de travail mais juste à son résultat et à la capacité au collaborateur à générer des flux d’informations d’où qu’il soit. Ce management de « l’éloignement » va ainsi nécessiter des espaces de travail intra muros hyper-connectés permettant des réunions mixtes, mais aussi des outils pour les collaborateurs plus nomades. Le manageur s’attachera à créer des nouveaux points de communication et souvent de manière empirique afin de mettre une gestion humaine adaptée à cette polymorphie de l’occupation de l’espace de travail tant en entreprise, qu’à son domicile ou dans un lieu public.
Si l’hyper-connectivité est un signe d’adaptation à un monde qui bouge, et une nécessité, le management des espaces signifie la capacité des manageurs à utiliser ce nouvel outil qu’est l’espace collaboratif dans l’entreprise. Au demeurant, lorsqu’on parle d’espace de travail, ce dernier se décline au pluriel, car ils sont pluridisciplinaires, multiformes. La salle de réunion aux formes rectangulaires, hexagonales ou encore ovo&iump;dale permet un repère classique de la forme collaborative dont certains n’hésiteront pas à s’en détacher pour arriver à des formes plus élaborées des espaces dits collaboratifs ; Le management saura ainsi utiliser toutes ses formes, des petits espaces dédiés, aux espaces plus grands pour des débats informels, des lieux de détente et d’échanges, des salles de sport pour challengers convaincus… Les espaces ainsi libérés vont permettre la créativité des manageurs pour être au plus près des collaborateurs performants et innovants au sein de l’entreprise.
« Vouloir libère » * c’est ainsi que le manager peut aborder son approche dans la gestion des collaborateurs au sein de ces espaces de travail souvent « mutants » et en tous les cas souvent uniques et propres à chaque entreprise. Une nouvelle libération afin de permettre les champs de la créativité et donc de l’innovation germer au sein des espaces collaboratifs, qu’ils soient intra muros ou dans des tiers lieux. En paraphrasant Alfred de Musset**, on peut ainsi dire : « qu’importe le lieu pourvu qu’on ait du business »
* Friedrich Nietzsche
** Citation originelle « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » Alfred de Musset