L’évolution de la vie au bureau notamment « décloisonnée » amène les professionnels de la conception d’espaces de travail à réfléchir à cet aspect que les salariés eux-mêmes ont tendance à qualifier de « trop bruyante »* selon une enquêtes du Club des Entrepreneurs, un Club regroupant près de 18 000 entreprises sur le territoire national.
Dans « Histoire du silence», Alain Corbin , explique en préambule, que « grâce à l’action des militants, de législateurs, d’hygiénistes, de techniciens qui analysent les décibels, le bruit de la ville, devenu autre, n’est sans doute pas plus assourdissant qu’au XIXème siècle. L’essentiel de la novation réside en l’hypermédiatisation, en la permanente connexion et, de ce fait, en l’incessant flux de paroles qui s’impose à l’individu et qui le conduit à redouter le silence. »
Le son est défini comme une vibration de l’air. C’est un moyen de connaissance de son environnement et de communication… C’est lorsqu’un autre type de son, qui de manière dissonante gêne le fonctionnement harmonieux (par son timbre, sa puissance, sa soudaineté) cette communication, que la qualification de « bruit » apparait;
(« Le mot bruit vient du verbe bruire qui signifie « faire entendre un son, un murmure confus ». Bruire vient du latin brugitum, participe passé du latin populaire brugere qui a pour traduction « il brame ». Dans ce cas, le verbe bramer est le cri du cerf, du chevreuil ou du daim. Brugere est l’association du latin classique rugire (rugir) et bragere (braire). » source wikipédia)
Au bureau, l’échange de paroles est un son mais peut devenir un bruit pour la personne non concernée et qui se situe dans le champ sonore de cette discussion ; Les sonneries de téléphone qui ne concernent pas son champ d’attention également. Mais aussi, les différentes machines (ateliers voisins, à café, copieuse, agrafeuse). Plus loin de l’espace de travail, les différents bruits de la rue, et de manière générale de l’extérieur du bureau. Le son se mesure (voir La réglementation à ce sujet) et ainsi peut-être « contrôlé » dans un espace clos. La perturbation ainsi atténuée va largement contribuer au bien-être du salarié et de la prévention des conséquences du stress et de ses effets néfastes au travail.
On peut remarquer que selon l’indication de l’échelle acoustique, l’open-space (salle bruyante) peut être comparé à une hauteur pouvant atteindre le seuil limite des 80 Db sonores.
Les professionnels de l’aménagement prennent très au sérieux le confort et le bien-être des salariés en proposant des aménagements de bureaux qui sont en mesure d’apporter des solutions qui peuvent soulager ces espaces dits trop bruyants et dont la sonorité est une gêne voire source de stress pour les salariés.
Au commencement des années 80 était l’open space par définition un espace sans aucune cloison, puis est venu le temps de la prise de conscience du besoin physiologique des salariés en terme de confort de vie au bureau. Comme le dit Seth Godin dans son essai « Nous tous singuliers », la réflexion unifiée de masse est en train de disparaître pour laisser place à la prise en compte de la singularité de chacun. Le space-planner doit prendre en considération les différences et « singularités ».
Face à l’émergence de ces nouveaux comportements, les organisations des espaces de travail de facto se singularisent en fonction de la spécificité de l’entreprise. Ainsi les conseillers en aménagement de bureau auront à cœur de porter non seulement l’écoute mais aussi la mise en place des espaces en fonction des besoins des salariés mais surtout avec les salariés. Ainsi, les utilisateurs quotidiens pourront définir les besoins particuliers de « protection face à un bruit, son… » . Le conseiller en aménagement de bureau sera ainsi force de proposition dans deux domaines de réalisations principales pour pallier à cette problématique :
L’organisation spatiale du travail :
Amenagement sonore
– Par la prise en compte du mode de management de l’entreprise permettant d’organiser des espaces en îlots. Une approche qui favorise le travail d’équipe, en mode projet mais également en mode solo en prévoyant des lieux d’isolement salutaires à la réflexion et prise de recul parfois nécessaire voire vitale pour certains salariés.
– Par la reconnaissance des flux de circulation des salariés pendant la réalisation de leurs tâches quotidiennes. Chaque entreprise a ses particularismes. Et, ainsi de repérer les lieux favorisant la communication donc plus sonores à ceux de passage ou encore ceux de stockage de machines comme celle à copier, relieuse, trieuse ou encore à café.
Le choix des matériaux insonorisant :
Il existe une panoplie de différents supports de cloisonnement partiels, muraux, permettant l’amortissant des ondes sonores… cela peut prendre l’aspect de « cocon insonorisé » ou de mini espaces dédiés aux besoins divers et permettant une césure avec l’environnement général (machine à café, pause et détente, réunion, isoloir individuel, machine à photocopier, relieuse)…
Ces cloisons, espaces dédiés participent au confort des salariés en créant des univers colorés, neutres, en accord avec l’environnement visuel et ergonomique du lieu. Ces aménagements participent ainsi au style et design de l’ensemble de l’espace de travail tout en apportant le confort acoustique nécessaire au bien-être des salariés.